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Les attaques meurtrieres en Turquie

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Turquie: manifestations et attaques contre le parti prokurde

Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 09/09/2015 à 12:13, mis à jour à 12:50

Des militants proches du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan ont manifesté dans la nuit à Instabul et attaqué de nombreux bureaux du Parti démocratique des peuples, ainsi que le siège d'un quotidien national.

Des policiers fouillent la zone où s'est produite une embuscade à l'explosif contre un minibus de la police, le 8 septembre 2015 à Igdir, en Turquie

afp.com

Des manifestants nationalistes ont attaqué dans la nuit de nombreux bureaux duprincipal parti prokurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP) dont son siège à Ankara, pour dénoncer les récentes attaques meurtrières du PKK

"D'importants dégâts"

"Le nombre de nos bureaux attaqués durant ces deux jours, et surtout la nuit dernière, se monte à plusieurs dizaines", a déclaré un responsable du HDP. "D'important dégâts sont à déplorer", a-t-il ajouté.

Dans la capitale, Ankara, quelque 7000 manifestants ont défilé tard lundi dans le centre-ville pour dénoncer le "terrorisme" du PKK. La police est intervenue dans la nuit en faisant usage de gaz lacrymogènes pour disperser une partie des protestataires qui bloquaient une rue. Un autre groupe d'une centaine de personnes a attaqué des bureaux du HDP, incendiant une partie des locaux.

Le siège d'un journal également visé

Le siège du quotidien Hürriyet à Istanbul a également été attaqué mardi soir, pour la deuxième fois depuis dimanche, par des partisans du gouvernement qui lui reprochent d'être hostile au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Mardi soir, le Premier ministre avait condamné ces manifestations et lancé un appel au calme. "L'objectif du terrorisme est de porter atteinte à nos liens fraternels inébranlables. Attaquer la presse et les propriétés des partis politiques est inacceptable", a-t-il lancé sur son compte Twitter, "personne ne peut se substituer à la loi".

Depuis dimanche, le PKK a multiplié les embuscades meurtrières dans l'est et le sud-est du pays, tuant plus de 30 soldats ou policiers. L'armée turque a riposté en multipliant les frappes aériennes contre les bases arrière du mouvement. Des unités des forces spéciales sont également entrées sur le sol irakien pour y poursuivre des combattants du PKK.

 

Au moins quatorze policiers ont été tués mardi lors d'une attaque à l'explosif près de la ville d'Aralik dans l'est de la Turquie, attribuée aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). L'attentat a visé un minibus de la police qui circulait dans la province d'Igdir aux confins de la Turquie, de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de l'Iran, selon l'agence progouvernementale Anatolie. Peu après, Ankara annonçait qu'une opération au sol «de courte durée» menée par ses troupes dans le nord de l'Irak avait été lancée. La Turquie a invoqué le «droit de poursuite visant des terroristes du PKK».

Cette nouvelle attaque kurde intervient deux jours après une embuscade similaire tendue par les rebelles kurdes contre un convoi militaire dans la région montagneuse de Daglica au sud-est de la Turquie, qui s'est soldée par la mort de 16 soldats. Il s'agit de l'opération la plus meurtrière menée par les rebelles kurdes depuis la reprise des affrontements entre l'armée turque et le PKK fin juillet, qui ont fait voler en éclats les discussions de paix engagées à l'automne 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait quelque 40 000 morts depuis 1984.

En représailles, plus de 50 chasseurs de l'armée de l'air turque ont pilonné dans la nuit de lundi à mardi les bases des rebelles kurdes turcs dans le nord de l'Irak, tuant «entre 35 et 40 terroristes», selon l'agence Anatolie. Les bases de Qandil, Hakurk, Zap, Metina, Gare et de Basyan ont été massivement pilonnées.

«Nettoyer les montagnes des terroristes»

Le premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a promis lundi d'éradiquer le PKK. «Quoiqu'il advienne, il faut nettoyer les montagnes des terroristes! Un point c'est tout», a tonné M. Davutoglu devant la presse.

Fin juillet, le gouvernement turc a ordonné une série de frappes aériennes contre les bases des rebelles kurdes dans le nord de l'Irak, en représailles à des attaques rebelles contre ses forces de sécurité.

Les dernières attaques du PKK ont provoqué de vives tensions entre Turcs et la communauté kurde du pays dans plusieurs villes. Ainsi à Beypazari, une banlieue d'Ankara, plusieurs dizaines de nationalistes ont attaqué à coups de pierre un groupe d'ouvriers saisonniers kurdes et incendié des voitures.

Cette nouvelle flambée de violences intervient à moins de deux mois des élections législatives anticipées convoquées par le président Erdogan le 1er novembre.

Lors du scrutin du 7 juin, l'AKP a perdu la majorité absolue qu'il détenait depuis 12 ans au Parlement. M. Erdogan espère que son parti la retrouvera en novembre pour instaurer un régime présidentiel fort. Lundi, l'opposition l'a violemment accusé de souffler sur les braises du conflit kurde pour parvenir à ses ambitions politiques.

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