La Renaissance timouride, l'ère du renouveau de l'art et de la science en Asie centrale
La Renaissance timouride, l'ère du renouveau de l'art et de la science en Asie centrale
La Renaissance timouride, l'ère du renouveau de l'art et de la science en Asie centrale
Lorsque nous parlons de Renaissance, très vite nous baignons dans une atmosphère de richesses scientifique, littéraire, artistique, etc. En effet, la Renaissance connue en Occident est la période des temps modernes associée à la redécouverte du patrimoine de l’Antiquité par l’arrivée des Grecs en Occident à la suite de la prise de Constantinople par les Turcs.
La Renaissance vend du rêve quand nous pensons à l’héritage laissé par les humanistes tels que More et Érasme ou les grands écrivains français tels que Montaigne, Rabelais, Labé, etc.
Le renouveau de la peinture fascine tous les admirateurs de l’art et chacun-e est subjugué-e face aux œuvres de Michel-Ange, de Raffaelo Sanzio, etc. En revanche rares sont ceux qui ont vent d’une autre Renaissance à savoir la Renaissance timouride qui laissa tout autant sa trace dans l’histoire de l’humanité. Ainsi la question suivante gagne son sens : « Comment s’est développée la Renaissance timouride et en quoi se rapproche-t-elle de la Renaissance occidentale ? ». Je m’efforcerai de répondre à cette question en exploitant les diverses formes de la Renaissance timouride qui eut lieu dans l’actuel Ouzbékistan.
La Renaissance timouride est une ère artistique, culturelle et scientifique éclatante instaurée au XVe siècle par les Timourides. Elle est par conséquent contemporaine à la Renaissance occidentale. Les Timourides sont les descendants de Timour (Tamerlan) qui fut l’empereur de l’Empire timouride au XIVe siècle.
Le thème timouride se développa très rapidement dans les cultures occidentales, la littérature et la musique. Vincent Fourniau (1996) écrivit que « la culture française surtout a fait une large place à ce thème, sous la forme d’un mythe présent dans la philosophie, la prose, la poésie, le théâtre et les livrets d’opéra. »
L’Empire timouride, un empire fort :
L’Empire timouride se démarque de nombreux empires d’Asie. En effet, V. Fourniau (2006) écrivit qu’ « un seul État d’Asie centrale a exercé une pression territoriale et politique forte de l’Asie du Sud au Moyen-Orient, c’est l’empire de Timour (1370-1405) ». Emir Timour est issu d’une grande tribu parlant une langue turcique.
L'Asie a longtemps été le berceau de conquérants du monde et l’un d’eux était : Emir Timour. En 1369, il devient l'unique souverain de la Transoxiane et établit sa capitale à Samarcande. Il fut à l’origine d’un vaste mouvement de conquête territoriale et construit un immense empire en s’emparant de l’Iran, l’Irak, de la Syrie, du Caucase et de l’Asie centrale.
L'un des principaux motifs de la construction de l'empire de Timur était le désir de contrôler les routes commerciales lucratives qui reliaient l'Est et l'Ouest. Sa prise de Delhi en 1398 et sa proclamation ultérieure en tant qu'empereur de l'Hindoustan contribuèrent à cet objectif. Sa campagne occidentale se poursuit avec l'invasion de l'Anatolie en 1402, qui aboutit à la défaite du sultan ottoman, Bayezid Ier, à la bataille d'Ankara la même année. (DICKENS M. 1999)
Les monarques européens établirent rapidement des contacts diplomatiques avec le grand "Tamerlan". L'un de ces émissaires, Ruy Gonzalez de Clavijo, fut envoyé en tant qu'ambassadeur du roi de Castille.
L’empire légué par Timour donna naissance à un siècle de renaissance de la culture et des arts, dont Samarcande, fut le joyau de celle-ci. En 1397, il épousa une descendante de Gengis Khan, Khizir Khodja et ainsi il rejoignit la célèbre lignée gengiskhanide.
La Renaissance timouride :
Ce fut Shah Rukh (Chahrokh Mirza)ainsi que son épouse Goharshad begim qui initièrent le Renaissance timouride. Chahrokh Mirza est le plus jeune fils d’Emir Timur (Tamerlan). Il fut le gouverneur du Khorassan et monta sur le trône des Timourides en 1409.
À Samarcande, il développa une politique artistique, culturelle et scientifique brillante qui couvrit tout le XVe siècle.
La dynastie timuride en Asie centrale conduisit à un renouveau de l'art et de la science. Certains dirent qu’elle avait la même splendeur que la Renaissance italienne. “Combining military activity with artistic patronage to suck great effect that the fifteenth century came to be know as the era of the Timurid renaissance, a match in glory for the Italian Quattrocentro”. Ruggiero, G. (2007)
Chahrokh Mirza et son épouse attirèrent dans l’Empire et à leur cour, des artistes, architectes, philosophes et poètes reconnus aujourd’hui parmi les plus illustres au monde, y compris le poète Djami.
Leur fils aîné, Oulough Beg, gouverneur de Samarcande, était un remarquable astronome.
Caractéristiques de la Renaissance :
La reconstruction de Samarcande, de Herat (équivalent à la Florence de la Renaissance italienne), les écoles édifiées par Ulug Beg (petit fils d’Emir Timour), le développement de la poésie et de la littérature peuvent résumer la Renaissance timouride. Des projets de construction à grande échelle ont été créés et mis en œuvre, et des mausolées, des madrasas et des librairies (atelier du livre islamique médiéval) ont été construits. Les études mathématiques et astronomiques sont relancées et les armes à feu commencent à être maîtrisées au début du XVIe siècle.
Samarcande, un site antique, situé sur la rivière Zarafshan, dans l'actuel Ouzbékistan, dont la réputation exotique suscita des strophes de poètes aussi divers que Milton, Keats, Oscar Wilde et le Persan Hafiz. Bien que Firdausi, un autre grand poète persan, parle de sa fondation dans un passé mythique, les Soviétiques soutiennent que la ville a été fondée en 530 ACN. Par ailleurs Alexandre le Grand (356-323 avant J.-C.) est passé par la ville, alors appelée Maracanda, en 328 ACN dans le cadre de la soumission de l'Asie centrale. La ville est devenue une étape importante sur la route de la soie reliant la Chine à l'Occident. (DICKENS M. 1999)
L’architecture timouride, symbole de la Renaissance :
Timur n'était pas seulement un grand conquérant, il était aussi un grand bâtisseur. Chaque fois qu'il dévastait une ville qui se trouvait sur le chemin de son armée, il ramenait les artisans pour construire sa ville royale de Samarcande. (DICKENS M. 1999) Les techniques et l’art de Renaissance timuride furent repris l'Empire moghol et eut une influence significative sur d'autres états de l'âge de la poudre à canon (ottoman et safavide).
Ce qui frappe le plus dans les monuments de Timur, c'est leur grandeur. Timur fit construire dans sa capitale de monuments tant séculiers que religieux, ainsi que des jardins, avec des murs et des sols en pierre aux motifs élaborés et des palais ornés d'or, de soie et de tapis.
La ville de Herat est devenue un centre important de la vie intellectuelle et artistique dans le monde musulman pendant cette période.
Samarcande, la ville d’Emir Timur
Samarcande, qui a été précédemment détruit pendant les invasions mongoles, était un centre de recherche scientifique, et est devenu le centre de la Renaissance timuride grâce à la reconstruction pendant la période. Les principaux travaux de l'époque timuride sont la construction du palais d'été à Shahrisabz, la mosquée Bibi-Khanym et le Registan.
La mosquée Bibi-Khanym porte le nom de la femme d’Emir Timur. Elle fut célébrée par nombreux écrivains, poètes, artistes. Effectivement l’historien Cherefeddin Ali Yazdi la décrivit ainsi « Sa coupole serait unique si le ciel n'était pas sa réplique, il en serait de même pour son arc si la Voie lactée n'était pas son fidèle ... » (Hérodote.net)
Sans oublier de dire que le Taj Mahal, une des merveilles du monde, a été construite par l’empereur moghol Shah Jâhân, descendant d’Emir Timur.
Le Registan est l’ancien cœur de la ville de Samarcande et fut décrite par Lord Curzon, le vice-roi des Indes, en 1888 comme "la plus noble place publique du monde". Je ne connais rien en Orient qui s'en approche par sa simplicité massive et sa grandeur", écrivait-il, "et rien en Europe, sauf peut-être à une échelle plus modeste la Piazza di San Marco à Venise, qui puisse même aspirer à entrer dans la compétition. Aucun spectacle européen ne peut en effet lui être comparé de manière adéquate, car nous sommes incapables d'indiquer un espace ouvert dans une ville occidentale qui soit commandé sur trois de ses quatre côtés par des cathédrales gothiques du plus bel ordre". (Blunt, W. 1973)
Le Régestan est entouré de trois médersas : la médersa d’Ulugh begh, la médersa Cher-Dor, la médersa Tilla-Qari.
La madrasa d'Ulugh Beg est située sur le Registan. Ulugh Begh, petit-fils d’Emir Timur, astronome et mathématicien, plus érudit que chef militaire ou religieux, laissa une institution éducative comme principale contribution à l'architecture de Samarcande.
En tant qu'œuvre d'architecture, il est unique par sa complexité et son ambition. Il se classe parmi les meilleurs travaux de cette période.
Ulugh Beg orne Samarcande de splendides monuments et de parcs, dont plusieurs seront décrits au XVIe siècle par son petit-neveu Babur.
Le développement de la science durant la Renaissance timouride
La madrasa d'Ulugh Beg était à l’époque une institution scientifique et le foyer du travail avant la construction de l’observatoire.
D’ailleurs entre 1424 et 1429, Ulugh Beg fit construire l'observatoire astronomique de Samarcande, réalisation plus remarquable encore que la médersa et pourvue d'instruments astronomiques sans équivalents jusque-là. (Golombek, Lisa and Donald Wilber.1988)
La décoration de la madrasa, comme partout ailleurs à Samarcande, met en valeur la couleur bleue, avec des carreaux bleu clair et bleu foncé. En effet, le bleu est omniprésent à Samarcande. La faïence mosaïque figure au-dessus de l'ivan d'entrée dans un dessin en forme d'étoile qui rend hommage à l’astronomie. DICKENS M. (1999)
Ulugh Beg rassemble autour de lui une équipe de 60 ou 70 savants dont le scientifique Qadi-zadeh Roumi, Al-Kachi le mathématicien et l’astronome qui est l’origine du théorème d’Al-Kashi, le savant Ali Quchtchi, etc. Il s'inclina devant celui qui avait plus de connaissances que lui et pour éliminer l'obséquiosité, il lança parfois des erreurs et fit reproche si on ne les relève pas. (Krisciunas, K. 1992)
Ulugh Beg était un grand savant et il conçut son rôle de la sorte:
« Après cela est venu le plus humble des serviteurs de Dieu, (…), Oloug Beg, fils de schah Rokh fils de Timour Gourgân : que le Très-Haut le rende heureux et lui accorde une fin tranquille ! Dans la nécessité (…)de réunir les mérites de la bonté et de la générosité, il a tourné les rênes de ses efforts les plus énergiques et la bride d'une assiduité rare vers la connaissance des vérités scientifiques et des subtilités philosophiques, de telle sorte qu'avec l'aide de Dieu secourable et clément, et suivant cette maxime « que celui qui cherche péniblement une chose la trouve », le pauvre auteur a su expliquer avec sécurité, en se servant de la plume de l'intelligence et de la réflexion, les obscurités de la science et surtout de la philosophie, qui n'est pas sujette à la poussière des vicissitudes des sectes, ni aux différences des langages selon les temps. »
— Ulugh Beg, Prolégomènes
C’est ainsi que le souverain Ulugh Beg, grand symbole de la Renaissance timouride, contribua à la science et c'est à la qualité de ses tables trigonométriques qu'il doit sa place dans l'histoire des mathématiques.
Par conséquent pour le rendre hommage, en 1961, l’Union astronomique internationale attribua son nom à un cratère lunaire et de même on nomma un astéroïde en son honneur (2439) Ulugbek. (Minor Planet Center, the International Astronomical Union)
Le développement de l’art durant la Renaissance timouride
L'art timuride développa le concept persan traditionnel de "l'art du livre". À l'époque de Timur, les papiers d'illustration étaient utilisés à la place du parchemin pour les dessins. Ces dessins attirèrent l'attention avec leurs couleurs riches et leurs dessins élaborés. Les peintures miniatures ont une grande place dans l’art timouride. La peinture ne se limitait pas aux papiers, car de nombreux artistes de l'époque timuride peignaient des peintures murales complexes. Beaucoup de ces peintures murales représentaient des paysages de traditions artistiques perses et chinoises. Les thèmes de ces peintures ont été empruntés à d'autres cultures, mais les peintures murales timurides développèrent leur propre style unique.
L’art timouride se refléta même en Anatolie. Marthe Bernus-Taylor (1997) écrivit « Le décor du « Complexe Vert » à Bursa, reflet de l’art timouride ».
Le développement de la littérature durant la Renaissance timouride
Sous le règne du sultan Husayn Bayqara, de nouveaux développements de l'art furent observés. Il contribua considérablement aux arts et à la littérature. Effectivement ce fut un grand mécène qui fit travailler le poète mystique Djami et le poète turc de langue tachaghataï Mir Alisher Navoï dans les dernières décennies de la Renaissance timouride. (Lentz, W. Thomas)
L'originalité du mouvement culturel timouride est qu'il contribua au développement du chagatay à telle enseigne que la langue fut même apprise par certains sultans ottomans (Ortayli, I.) Cela permit à Babur, descendant d’Amir Timur et premier des Grands Moghols, d'écrire sa vie, le Baburnama, entièrement en turc chaghatay. (Maria, E. Subtelny 1994).
La femme sous l’Empire timouride
La femme joua un rôle non négligeable dans la vie politique et économique sous les Timourides. (Mukminova, R.) Mukminova écrivit que les femmes occupaient une place assez importante à la cour d’Amir Timour et des Timourides. Elles participaient aux festivités où se trouvaient des hauts dignitaires, des ambassadeurs,…, participaient aux constructions de mausolées, de madrasas, des femmes devenaient gestionnaires, etc. (T. Fajziev, 1994).
À l’instar de la Renaissance occidentale, la Renaissance timouride se développa par le truchement de la science, de l’art, de l’architecture, etc. Sans nul doute la polymathie était monnaie courante en Asie centrale sous l’Empire timouride. In fine cette ère laissa sa marque à l’histoire et quiconque eut ou aura l'occasion de voir ces monuments timourides à Samarcande peut témoigner sans difficulté de la splendeur qu'ils possèdent, même après des années de délabrement et imaginer la grandeur du temps d’autrefois que nombreux admirateurs de l’histoire ne tarissent pas d’éloges.
Derya Soysal
Bibliographie :
Blunt, Wilfrid. The Golden Road to Samarkand. London: Hamish Hamilton, 1973.
Blanc, Édouard. “NOTES DE VOYAGE EN ASIE CENTRALE: SAMARKANDE.” Revue Des Deux Mondes (1829-1971), vol. 115, no. 4, 1893, pp. 796–838. JSTOR, www.jstor.org/stable/44777730. Accessed 8 Apr. 2021.
DICKENS M. (1999) “Timurid Architecture in Semerkand”, Oxus Central Asia, Page:1-16.
Frédérique Beaupertuis-Bressand, « Le prince savant annexe les étoiles », dans Samarcande 1400-1500, La cité-oasis de Tamerlan : cœur d'un Empire et d'une Renaissance, ouvrage dirigé par Vincent Fourniau, Éditions Autrement, 1995, (ISBN 2-86260-518-2) (ISSN 1157-4488)
For an English translation of Clavijo's memoirs, see Clements R. Markham, trans., Narrative of the Embassy of Ruy Gonzalez de Clavijo to the Court of Timour, at Samarcand, A.D. 1403-6 (London: Hakluyt Society, 1859).
Fayziyev T., Temuriylar shajarasi, T., 1995.
Golombek, Lisa and Donald Wilber. The Timurid Architecture of Iran and Turan, Vol. 1 and 2. Princeton: Princeton University Press, 1988
"ḤOSAYN BĀYQARĀ". Encyclopaedia Iranica. Encyclopaedia Iranica Foundation. 23 Mars 2012
In Samarcande, Boukhara, Chakhrisiabz, Khiva, par Youri Goldenstein.
Kevin Krisciunas, « The legacy of Ulugh Beg », p. 75 dans Hasan Bülent Paksoy , Central Asian Monuments, ISIS Press, 1992
Lentz, W. Thomas. Dynastic Imagery in Early Timurid Wall Paintings (PDF). Los Angeles Museum of Art.
Marthe Bernus-Taylor, « Le décor du « Complexe Vert » à Bursa, reflet de l’art timouride », Cahiers d’Asie centrale, 3/4 | 1997, 251-266.
MARIA E. SUBTELNY, « The symbiosis of Turk and Tajik », in B. F. MANZ (dir.), Central Asia in historical perspective, Boulder-San Francisco-Oxford, Westview Press, 1994, pp. 45-61, ici pp. 48-50; BERT G. FRAGNER, Die Persophonie : Regionalität, Identität und Sprachkontakt in der Geschichte Asiens, Berlin-Halle, Das Arabische Buch, « ANOR-5 », 1999, pp. 22-39 et 78-93; ALESSIO BOMBACI, La letteratura turca, Florence, Sansoni Accademia, 1969, pp. 133-183. Sur l’usage du persan dans l’Empire ottoman, voir FRANCIS RICHARD, « Lecteurs ottomans des manuscrits persans », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 87-88,1999, pp. 79-84.
Mémoires de Bâbur, traduits par A. S. Beveridge
Minor Planet Center, the International Astronomical Union , lien: http://www.minorplanetcenter.net/db_search/show_object?object_id=2439 , consulté le 8 avril 2021
Robert Mantran, article « Tamerlan, Timour ou Timur Leng (1336-1405) », Encyclopédie Universalis.
Ruggiero, G. “A Companion to the Worlds of the Renaissance” (2007) Print ISBN:9781405157834 |Online ISBN:9780470751626
Timurids" The Columbia Encyclopedia (Sixth ed.). New York : Université de Colombie
Timur'un Ölümünden Sonra Doğu Anadolu, Azerbaycan ve Irak-ı Acem'de Hakimiyet Mücadeleleri", İsmail Aka, Türk Kültürü Araştırmaları, yıl XXII1-2 (1984), s.49-66
T. Fajziev, Temurij malikalar, Tachkent, 1994.
V. Fourniau, « Quelques aspects du thème timouride dans la culture française du XVIe au XIXesiècle », Oriente Moderno, vol. 76, n° 15 (numéro spécial), M. Bernardini (éd.), La civiltà timuride come fenomeno internazionale, Rome, 1996, t. I, p. 283-304.
V. Fourniau , « Qu'est-ce que l'Asie centrale ? », Outre-Terre, 2006/3 (no 16), p. 15-29. DOI : 10.3917/oute.016.0015. URL : https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2006-3-page-15.htm