Bruxelles Korner
Le Rafle des homosexuels tchétchènes
victimes de purges et de tortures ?
Considéré comme une honte pour toute la famille.
"Il n’y a pas d'homosexuels en Tchétchénie !"
Le régime de Ramzan Kadyrov, très conservateur et régulièrement accusé de violations des droits de l’homme, des traditions musulmanes, d’un Islam extrémiste a déclaré qu’ "Il n’y a pas d'homosexuels en Tchétchénie !"
Les déclarations de Ramzan Kadyrov n’ont pas été entendues d’une sourde oreille par les medias russes.
Selon le journal russe indépendant "Novaïa Gazeta" et Human Rights Watch .
Au moins une centaine d'homosexuels auraient été arrêtés, disparus ou auraient été tués.
Tout reste à prouver, Vu le nombre de témoignages et de photos, pas vraiment même si L'association n'a pas pu vérifier elle-même l'information. Ces hommes seraient détenus dans des "prisons secrètes" de la république, notamment à Argoun, près de Grozny.
D'autres personnes arrêtées pour des affaires de mœurs y seraient également enfermés.
Selon Amnesty International,
"Ces hommes auraient subi des actes de torture ou d’autres mauvais traitements, et auraient été contraints à divulguer l’identité d’autres personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres de leur connaissance."
Selon ILGA Europe (European Region of the International Lesbian and Gay Association), une ligne d’urgence mise en place reçoit "un nombre croissant d’appels" et "une aide pratique est fournie à un certain nombre de victimes qui souhaitent quitter la Tchétchénie".
Pour Aude Merlin, chercheuse au Centre d’étude de la vie politique (Cevipol), à l’Université libre de Bruxelles, spécialiste du Caucase du Nord, cette répression n’est « pas une surprise » compte tenu de
« L’entreprise de contrôle politique total à laquelle se livre le chef de la République, Ramzan Kadyrov » qui « rend impossible tout comportement minoritaire et/ou en dissidence ».
« Cela se combine aux injonctions de « retraditionnalisation » de la société tchétchène (autorisation de la polygamie, code vestimentaire et comportemental infligé aux femmes, tolérance vis-à-vis des crimes d’honneur, des mariages forcés et violences domestiques), le tout sur fond de mobilisation par le pouvoir d’un islam officiel qu’il contrôle entièrement »
Des témoignages anonymes poignants ; "Plusieurs fois par jour, nous étions emmenés et passés à tabac. La première chose qu'ils voulaient connaître, c'était notre réseau", raconte un ancien détenu dans le journal indépendant russe. "Lorsqu'ils envoient le courant, le corps se met à trembler. Vous arrêtez alors de penser et vous commencez à pleurer. Et pendant que vous êtes assis, là, vous entendez les cris des gens".
Elena Milashina écrit que, «au Caucase, afficher ouvertement son homosexualité revient à signer son arrêt de mort». La journaliste russe rapporte que même ceux qui ont réussi à se cacher ne sont pas en sécurité. «En Tchétchénie, l’ancienne coutume du crime d’honneur s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui. Il permet d’effacer la honte d’une famille en tuant celui ou celle qui l’a causée».
Cette affaire qui à fait le buzz dans les toiles des réseaux sociaux a provoqué les états à demander une investigation sur la réalité de ces affirmations.
Le secrétariat d’Etat américain et l’Europe réclament l’ouverture d’une enquête.
Duran Kadir