Polemique sur les Frappes russes
Les services de renseignement britanniques ont observé que 5% des frappes russes avaient visé les combattants de l'organisation jihadiste, et que la majorité des raids avaient en fait "tué des civils" et s'en étaient pris à l'opposition modérée au régime du président Bachar al-Assad, a déclaré M. Fallon au quotidien The Sun. Il a estimé que l'intervention russe avait davantage "compliqué" la situation.
"Nous analysons où les frappes tombent chaque matin, a dit M. Fallon. La grande majorité ne sont pas du tout contre l'EI." "Nos éléments indiquent qu'ils lâchent des munitions non guidées sur des secteurs fréquentés par des civils, tuant des civils, et qu'ils lâchent ces munitions contre les forces de l'Armée syrienne libre qui combat Assad."
La Russie "appuie Assad et perpétue les souffrances", a-t-il ajouté.
Ainsi, un poste de commande de l'Etat islamique aurait été détruit dans ces frappes.
L'organisation ajoute que ces opérations ont provoqué la mort de 14 combattants, dont 12 djihadistes de l'Etat islamique près de la ville de Rakka dans l'est du pays et deux membres du Front al Nosra lié à Al Qaïda.
Le directeur de l'OSDH précise que ces chiffres ne prennent en compte que les décès qui ont été vérifiés.
"C'est la recette d'un désastre" et les frappes aériennes de Moscou "contre l'opposition modérée (syrienne) vont être contre-productives", a affirmé le président américain lors d'une conférence de presse. M. Obama a jugé "possible" de trouver avec Moscou une solution politique si la Russie reconnaît "qu'il doit y avoir un changement de gouvernement" dans ce pays.
Selon Londres, seuls 5% des raids russes en Syrie visent Daech. "Nos informations montrent qu'ils larguent des bombes sans guidage dans des zones civiles, qu'elles tuent des civils et qu'elles visent des forces de l'Armée syrienne libre qui combattent Assad", dit Michael Fallon, le ministre britannique de la Défense dans un entretien publié samedi par le Sun.
Le ministre juge par ailleurs qu'étendre les raids de l'aviation britannique à la Syrie est un devoir moral. "On ne peut pas laisser les avions français, australiens et américains assurer seuls la sécurité dans les rues de Grande-Bretagne", dit-il
Proche et Moyen-Orient
Syrie: la Russie aurait visé Daech... dans des zones où il n'est pas
Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 03/10/2015 à 14:44
La Russie a annoncé avoir détruit un poste de commandement et un bunker de l'Etat islamique près de Raqa, le fief de l'organisation, et d'autres postes dans la province d'Idleb... alors que l'EI n'a pas de positions dans cette zone.
Photo tirée d'une vidéo de Homs Media center montrant la ville syrienne de Talbisseh bombardée par des avions de l'armée russe, le 30 septembre.
afp.com/-
Alors que les renseignements britanniques estiment que moins de 5% des frappes aériennes russes ciblent les combattants de l'Etat islamique, le ministère de la Défense russe a annoncé ce samedi avoir détruit un poste de commandement de l'EI près de Raqa, dans le nord-est de la Syrie. Un bunker souterrain aurait également été détruit au cours de l'opération.
"Au cours des dernières 24 heures, les avions SU-34 et SU-24M ont effectué plus de 20 sorties aériennes au-dessus de neuf installations de l'Etat islamique", précise le ministère. Des explosifs étaient stockés dans le poste de commandement et le bunker souterrain visés par les forces russes, estime Moscou, compte tenu de la "puissante explosion" observée, preuve que les terroristes y entreposaient "une importante quantité de munitions".
Des explosions "entendues jusque dans la ville"
"Plusieurs frappes russes ont visé des positions de l'EI à l'ouest de Raqa et les explosions ont été entendues jusque dans la ville", indique Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), sans plus de détails sur les objectifs visés.
Le gouvernement russe a par ailleurs indiqué avoir détruit un entrepôt où des munitions étaient stockées dans les montagnes près de la ville de Jisr al-Choughour, dans la province d'Idleb, au nord-ouest de la Syrie. Un camp d'entraînement du groupe Etat islamique, toujours dans la province d'Idleb, près de Maaret al-Noomane, a également été visé. Des munitions et équipements auraient été, là encore, détruits, affirme Moscou.
Mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme estime que l'Etat islamique n'est pas présent dans la province d'Idleb. De quoi alimenter les interrogations nombreuses autour de l'intervention russe en Syrie.
Au cours d'une conférence de presse, vendredi, Barack Obama a jugé que la stratégie adoptée par la Russie, qui cible tous les opposants au régime de Bachar el-Assad, était synonyme d'une "catastrophe assurée".
Une position également défendue par François Hollande. A la sortie de la rencontre quadripartite entre l'Allemagne, la France, l'Ukraine et la Russie, vendredi, le chef de l'Etat a affirmé avoir rappelé à Vladimir Poutine que "les frappes doivent viser Daech et uniquement Daech".
Proche et Moyen-Orient
Frappes en Syrie: les dirigeants européens et américains rappellent la Russie à l'ordre
Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 03/10/2015 à 08:34, mis à jour à 08:45
Au terme de la rencontre entre Vladimir Poutine et des dirigeants européens à L'Elysée, François Hollande a rappelé que "Daech est l'ennemi que nous devons combattre". De son côté, Barack Obama a critiqué l'intervention russe en Syrie, estimant que l'approche de Moscou était synonyme de "catastrophe assurée".
François Hollande et Vladimir Poutine à la sortie de la rencontre quadripartite à L'Elysée au sujet de la crise en Ukraine.
REUTERS/Philippe Wojazer
Face au renforcement de l'engagement militaire de la Russie en Syrie, les dirigeants européens et américains multiplient les rappels et mises en garde. Après François Hollande et Angela Merkel, le président américain a pointé du doigt la stratégie consistant à prendre pour cible à la fois les djihadistes de l'Etat islamique et l'opposition modérée à Bachar el-Assad, au cours d'une conférence de presse vendredi. Selon Barack Obama, l'approche actuelle de Moscou, qui revient à considérer que les opposants au régime sont "tous des terroristes", est synonyme de "catastrophe assurée".
Le locataire de la Maison Blanche a martelé que les frappes aériennes de Moscou contre l'opposition modérée "vont être contre-productives". Barack Obama a par ailleurs estimé que la Russie soutenait un régime "rejeté par une écrasante majorité de la population". Et ce alors que le président de la Commission des Affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement russe), Alexeï Pouchkov, avait annoncé plus tôt dans la journée que les opérations russes en Syrie dureraient de "trois à quatre mois".
"Daech est l'ennemi que nous devons combattre"
Plus tôt dans la soirée, François Hollande a affirmé au cours d'un point presse qu'Angela Merkel et lui-même avaient "insisté sur le fait que Daech est l'ennemi que nous devons combattre" auprès de Vladimir Poutine. A la sortie d'une rencontre entre le président russe et ses homologues français, allemand et ukrainien à l'Elysée, destinée à faire avancer le dossier en Ukraine, François Hollande a rappelé que "les frappes doivent viser Daech et uniquement Daech".
Le président de la République a également confirmé la nature des frappes aériennes en Russie. "Là où nous avons identifié des frappes, il n'y en avait qu'une sur Raqa (où est implanté le fief de l'Etat islamique) et les autres sur des secteurs contrôlés par l'opposition", a expliqué François Hollande, qui a par ailleurs indiqué avoir rappelé à Vladimir Poutine la nécessité de maintenir l'intégrité et l'unité de la Syrie.
"Qu'est-ce que ça voudrait dire d'avoir d'un côté une Syrie réduite à un certain nombre de territoires contrôlés par le régime et de l'autre un vaste ensemble laissé au chaos, et peut-être à l'organisation d'un califat? Ce serait la pire des situations, a martelé François Hollande. Ce serait une partition que nous ne pouvons pas accepter (...) parce que ce serait, on le sent bien, une division fondée sur des critères religieux entre chiites et sunnites" faisant le jeu du groupe Etat islamique.
Pas d'alliance avec Bachar el-Assad
Le gouvernement français a maintenu sa position concernant une éventuelle alliance avec Bachar el-Assad devant Vladimir Poutine, estimant qu'une solution politique était nécessaire pour "mettre le gouvernement et l'opposition en capacité de former un gouvernement de consensus". Toujours au cours de la conférence de presse, François Hollande a expliqué avoir rappelé au président russe que "l'avenir de la Syrie passe par le départ de Bachar el-Assad".
Un avis partagé plus tard dans la soirée par Barack Obama. Celui-ci a estimé qu'une coopération avec Vladimir Poutine sur le dossier syrien reste possible à condition qu'il reconnaisse qu'un changement de régime est nécessaire, et encourage une transition démocratique. Et ce alors que le gouvernement russe est soupçonné de concentrer ses attaques sur les autres opposants au régime syrien, à un moment où Bachar el-Assad semble fragilisé sur le terrain.
L'intervention de la Russie a "compliqué" la situation
D'après le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, les services de renseignement britanniques ont en effet observé que seules 5% des frappes russes avaient visé les combattants de l'EI, et que la majorité des raids avaient en fait "tué des civils" et s'en étaient pris à l'opposition modérée. Comme Barack Obama, le responsable britannique a estimé vendredi que l'intervention russe avait davantage "compliqué" la situation en Syrie. Depuis le début de l'insurrection en Syrie, brutalement réprimée par le régime, plus de 240 000 personnes sont mortes et quatre millions ont quitté le pays, occasionnant une crise migratoire majeure.
Parallèlement à son action militaire, la Russie a distribué au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution antiterroriste qui associerait Damas à une coalition internationale élargie contre les djihadistes. La France, qui dispose d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, cherche à "amender" ce texte. Il n'est "pas question de couvrir juridiquement une opération qui, sous couvert de lutter contre le terrorisme, chercherait en réalité le sauvetage désespéré d'un dictateur discrédité", a expliqué au Mondele chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
Selon le Monde
Après quatre ans de guerre, différents groupes d’acteurs s’affrontent en Syrie : le régime de Bachar Al-Assad, l’opposition modérée, les groupes kurdes alliés du PKK, l’Etat islamique...
Pour complexifier encore le paysage, les interventions des pays extérieurs répondent à des stratégies bien particulières. Ainsi, la Russie, qui a mené des bombardements en Syrie, est soupçonnée par la France et les Etats-Unis de ne pas cibler que l’organisation Etat islamique. De leur côté, les Turcs s’en prennent plus volontiers aux Kurdes irakiens. La France ne soutient pas Al-Assad mais bombarde Daesh...
Pour comprendre les grandes lignes, voici un tableau récapitulatif des soutiens et des oppositions entre les différents groupes et par pays .
Les éléments les plus modérés de l'opposition syrienne, dont l'Armée syrienne libre et l'YPG (principale milice kurde syrienne).
L'Etat islamique et les groupes extrémistes.
Bachar Al-Assad.
Les Etats-Unis sont à la tête d'une coalition qui bombarde les positions de l'Etat islamique et du Front Al-Nosra (Al-Qaïda).
Bachar Al-Assad.
L'Etat islamique et les groupes extrémistes parmi lesquels on trouve plusieurs milliers de jeunes Russes.
L'opposition syrienne, dont l'Armée syrienne libre.
La Russie a commencé à bombarder en Syrie à partir de la fin du mois de septembre 2015.
De longue date, Moscou fournit des armes à la Syrie et fait partie des derniers alliés du régime d'Al-
Les éléments les plus modérés de l'opposition syrienne, dont l'Armée syrienne libre.
L'Etat islamique et les groupes extrémistes.
Bachar Al-Assad.
La France bombarbe les positions de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.
Les éléments les plus modérés de l'opposition syrienne, dont l'Armée syrienne libre.
L'Etat islamique et les groupes extrémistes.
Bachar Al-Assad.
Le Royaume-Uni bombarbe les positions de l'Etat islamique en Irak et en Syrie. Londres a mené des attaques de drones contre des citoyens britanniques en Syrie.
La coalition menée par les Etats-Unis.
Bachar Al-Assad.
Les groupes kurdes alliés au PKK.
Depuis juillet 2015, la Turquie bombarbe le nord de l'Irak, là où se bat le PKK turc.
Depuis le début du conflit, la Turquie a laissé passer sur son sol le ravitaillement des rebelles et les a laissés trouver refuge sur son territoire.
Bachar Al-Assad.
L'Etat islamique et les groupes sunnites.
L'opposition syrienne.
L'opposition à Bachar Al-Assad (et les groupes salafistes).
Bachar Al-Assad.
Très opposée au gouvernement syrien, l'Arabie saoudite fournit des armes et un soutien financier à l'opposition syrienne.
Riyad fait partie de la coalition
L'opposition à Bachar Al-Assad.
Bachar Al-Assad.
Comme d'autres Etats du Golfe, le Qatar a fourni à l'opposition syrienne armes, financement et entraînement.
Selon le pouvoir Mondial
Débandade des Daechistes, à Raqqa
Oct 02, 2015 12:53 UTC - IRIB- Après que les avions de combat russes ont lancé des frappes contre le groupe terroriste Daech, dans la ville de Raqqa, plusieurs Daechistes ont pris la fuite vers les frontières avec l’Irak.
Selon le rapport de Farsnews, après les raids aériens des avions de combat russes, les Daechistes sont en train de fuir Raqqa.
«Un grand nombre de familles des Daechistes ont quitté Raqqa, à destination de l’Irak. Dans les rues de Raqqa, on voit de nombreux Daechistes», a rapporté le site d’information An-Nachrah.
Les Daechistes, chargés de la protection de la ville de Tal Chams, dans le Nord de Raqqa, ont pris la fuite.
Selon ce rapport, les avions de combat russes ont mené des opérations d’envergure, dans les villages d’Al-Mariaaya, d’Al-Bou Omar et d’Al-Boulil, à Raqqa, contre les positions de Daech.
Les avions de combat russes ont commencé, mercredi, leurs opérations contre les terroristes, en Syrie, infligeant, selon certains rapports, de lourdes pertes en vie humaine à ces groupes terroristes.
Alors que la coalition occidentale anti-Daech a, seulement, pris pour cible Daech, dans des endroits particuliers, et de manière limitée, les Russes ont attaqué tous les groupes terroristes, en Syrie.